COMMENT RETENIR L'ESSENTIEL DE L'HISTOIRE DE GENÈVE

SANS AVOIR À POTASSER DES OUVRAGES TROP SAVANTS ?








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Comment comprendre cette soif absolue d'indépendance et de liberté, qui a permis à cette Ville-État de résister à toutes les soumissions, des siècles durant, puis l'a conduite à choisir la voie suisse?


Dans ce livre, il suffit de suivre Chronos. Ce personnage est Genevois depuis toujours. Grande gueule, il prétend qu'un accident génétique l'empêche de mourir et qu'il traverse le temps avec passion! Toujours près du pouvoir ou dans l'ombre des puissants, il est témoin de tous les événements marquants de la cité. Chroniqueur inlassable et enthousiaste, ses renseignements sont puisés aux meilleures sources. Si on l'interroge sur tel ou tel fait historique, il s'écrie aussitôt: " J'y étais! Voici tous les détails de l'affaire. Ça s'est passé exactement ainsi... "


Ses témoignages sont complétés par des résumés de l'Histoire officielle. Car sous ses aspects ludiques, ce livre se veut "sérieux". Apprendre en s'amusant, et les dessins de Fiami y contribuent, n'empêche pas une approche rigoureuse. La Genève de Calvin ne plaisantant pas avec les faits, la chronologie ou les documents.







PRÉFACE DE DAVID HILER
(extrait)
 
Historien-Économiste
Conseiller d'État de la République et Canton de Genève




Enfin, une histoire de Genève qui sort des sentiers battus ! Ce petit ouvrage est marqué au sceau de l’esprit de synthèse, qualité trop rare pour ne pas être soulignée. La plume est alerte et la rédaction soignée. L’auteur et l’éditeur ont privilégié la clarté, à laquelle contribue la qualité des titres et de la mise en page. C’est déjà beaucoup pour un seul livre, mais c’est surtout l’originalité de la construction qui séduit.
 
D’abord, ce curieux personnage, qui vient mettre son grain de sel avec une admirable régularité. Il sait tout sur tout et comme tous les gens insupportables, il ne manque jamais de vous rappeler, chaque fois qu’un événement est évoqué, qu’il y était. Mais qu’importe, l’insupportable professeur révèle, commente et distille toutes sortes de petits détails qui redonnent à l’histoire de la couleur et de l’épaisseur.
 
Faut-il être choqué par l’intrusion d’un personnage de fiction dans un ouvrage historique ? Certainement pas. La construction choisie par l’auteur amène de la vie, en confrontant le récit court et précis d’un épisode de l’histoire de Genève à une approche impressionniste (et érudite), proche du reportage sur le terrain. Elle permet aussi à l’auteur de prendre position, en distinguant, comme tout bon journaliste, la présentation des faits du commentaire.
 
Enfin, il y a ces dessins délicieusement impertinents, qui cassent toutes les convenances chronologiques, pour railler les travers des Genevois d’aujourd’hui (beaucoup) et d’autrefois (un peu). L’humour permet aussi de mettre en évidence des continuités et des récurrences dans l’histoire de notre bonne ville. Ici ou là, le dessin, allié au bon mot, permet une interprétation forte et dérangeante d’un épisode historique. Ici, donc, le dessin n’illustre pas, mais apporte une dose d’humour et de sens critique bienvenus, qui j’espère attirera des lecteurs à priori peu férus d’histoire locale.
 
L’accessibilité est certainement la qualité première de ce petit livre qui ne se prend pas au sérieux. Tant mieux, car l’histoire locale doit regagner un public. Dans une société tout entière tournée vers l’innovation, la globalisation et le métissage culturel, la bonne vieille histoire locale a de la peine à s’imposer comme un savoir de base. On ne l’enseigne pas vraiment à l’école et la multiplication des monographies, de qualités inégales, ne remplace pas une vue d’ensemble.
 
Ce qui est vrai de l’histoire locale l’est certainement de l’histoire en général. Certes, les sciences historiques sont fécondes, mais les publications ont peine à franchir un étroit cercle académique. Certes, les lecteurs s’arrachent heureusement biographies ou récits historiques, mais notre société n’a pas le sens de la chronologie : petits et grands ont de plus en plus de peine à maîtriser la trame des dates et des événements qui ont marqué l’histoire.
 
C’est là l’un des mérites de cette petite histoire de Genève. Elle offre, sous une forme plaisante et commode, sans prétention ni simagrées, des points de repère. Les petites séquences qui se succèdent remettent en perspective les grands événements, les grandes dates et les grands personnages de l’histoire de Genève. Pour une fois, aurais-je envie de dire, on s’y retrouve facilement.
 
Fait rare dans un livre couvrant l’histoire de Genève « de l’origine à nos jours » - comme l’on disait autrefois - le 20e siècle se taille la part du lion. Un tiers pratiquement de l’ouvrage lui est dévolu.

Bref si vous avez envie de faire connaissance avec le passé de votre canton, rapidement et sans effort exagéré, ce livre est fait pour vous. Si avez su, mais avez tout oublié, si vous êtes fâché avec les dates, cette petite histoire vous ravira. (...)

 


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